
1er Prix
Kévin Pinsembert
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BIOGRAPHIE
Architectures, objets, êtres ou souvenirs ; les choses qui entourent Kevin Pinsembert se retrouvent dans les entités floues qui peuplent ses peintures. Les compositions peintes fonctionnent comme des natures mortes énigmatiques, des systèmes où résident parfois des mots : ils sont des balises, clés de compréhension pour réaffirmer ou questionner l’aspect figuratif de sa recherche. Lorsqu’elles ne sont pas traitées individuellement sur format vertical, les formes sont alignées: alphabets, ustensiles, expression fugace d’un visage. Ces panoramas figuratifs qui se racontent peu offrent l’association de formes refuges, formes de désuétude. Parfois citée en parallèle, l’œuvre de Giorgio Morandi est convoquée en regard des compositions formées sur la toile. La perspective est ici abolie pour proposer un point de vue direct, vue de face, profil, vue de dessus, mélangées, à la manière d’un plan devenu organique, élimé, abscon, par endroits crépitant ou bien se tenant comme derrière un voile nuageux. Parfois une ligne d’horizon vient scinder le format, comme pour achever de dire la nature concrète de ces « presque » choses, leur souligner une qualité physique de gravité, elles qui comportent un équilibre parfois insolent, précaire, au bord du basculement, parfois à l’inverse dotées d’une structure en apparence solide, se dressant sur la toile de manière impassible. Loin de l’apprentissage des Beaux-Arts, son inclination pour la peinture et la forme des choses tient en partie à son parcours: d’abord formé à l’ébénisterie, puis plus tard au design industriel, pratiques qui lui confèrent un intérêt certain pour la matière, les objets et la facture des choses, c’est lors de déambulations silencieuses dans des friches industrielles qu’il commence à peindre en grand format, dans le cadre d’interventions murales. C’est plus tard au sein de la galerie londonienne Saatchi-Yates qu’il fera ses premiers évènements notables, par exemple en 2022 dans le sud de la France, lors d’une exposition où dialoguent ses peintures et celles de Georges Braque. Son travail est la recherche d’un filtre. Lors de ses marches en ville, un travail d’archivage photographique permet d’établir une « collection » des objets croisés. Ces images glanées ont un statut de document de travail, elles sont des prises de notes destinées à un développement ultérieur en atelier, notamment par le biais du dessin, qui lui sert à épurer les formes archiver avant de passer à l'étape de la peinture. Une fois peintes, ces formes reposent. Autrefois pièces usinées, végétaux ou patronages de vêtements, elles sont désormais des suites de gestes marqués au pinceau. Elles s’arrangent, vivent entre elles, autant que l’image vit dans la pièce. Comme un ballet figé de figures plurielles, laissées libres à l’interprétation.
PORTFOLIO


Office shirt twin - 2023
Vanity case -2022


